Bouquet final !
Ce havre de paix dont je vous parlais dans mon dernier message (je n'ai d'ailleurs pas tenu ma promesse de publier ce message avant la fin de la semaine dernière, j'en suis désolée!) se trouve tout en haut du col du Grand Saint Bernard, juste à la frontière entre l'Italie et la Suisse. C'est là que nous avions décidé de passer notre dernière nuit de vacances !
Pourquoi là me direz vous ?
Pour plusieurs raisons:
-d'abord parcequ'on ne dort pas tous les jours à 2473m d'altitude et qui plus est dans un cadre magnifique !
Vue depuis l'Italie vers la Suisse, avec à gauche l'ancien poste de douane et au fond l'Hospice et l'Auberge
vue depuis la Suisse vers l'Italie
vue générale avec au premier plan l'hotel coté italien et au fond l'hospice et l'Auberge coté Suisse !
Dommage il ne faisait pas vraiment beau !
- ensuite parce que c'est un lieu chargé d'histoire !
Dès la préhistoire ce col a servi de passage entre le Valais et la Val d'Aoste.
à gauche le plan du temple reconstitué d'après les fouilles effectuées sur le site / à droite le site où se trouvait le temple
Depuis, la vocation d'accueil de la communauté religieuse est restée ininterrompue jusqu'à nos jours.
Pour en finir avec l'histoire, Bonaparte passa par le col (et s'arrêta même pour dormir à l'Hospice) en mai 1800 avec 40 000 hommes ( qui eux ont dû dormir dehors!), lors de la campagne d'Italie. Le peintre David immortalisa cet instant dans une œuvre artistique majeure où il représente un Bonaparte monté sur un cheval fougueux, alors qu'en réalité il montait un mulet, bête jugée plus sûre pour les sentiers de haute montagne :)
Le tableau de David
En 1893 l'ouverture d'une nouvelle route coté suisse augmente le nombre des passages de touristes au col : on sert alors jusqu'à 700 repas par jour à l'Hospice. Un nouveau bâtiment est donc construit en face du premier, relié à l'ancien par un passage au dessus de la route. Il deviendra Auberge en 1925, face à l’impossibilité de nourrir et héberger gratuitement tout le monde !
à droite l'Hospice et à gauche l'Auberge
le passage vers l'Hospice dans lequel on peut se rendre librement et admirer notamment la chapelle
L'Auberge qui appartient toujours à la congrégation religieuse ( mais qui est gérée par une famille), a été entièrement rénovée récemment et propose des chambres très confortables, décorées simplement mais avec goût. Tous les bénéfices de l'Auberge sont reversés à l'Hospice qui propose aussi des chambres ou des dortoirs plus simples (et moins chères). Et si l'Auberge n'est ouverte que de juin à mi-octobre, période au cours de laquelle la route qui passe au col est ouverte (puisque depuis 1964 un tunnel permet d'éviter de passer au sommet du col), les 4 moines qui restent à l'hospice toute l'année, accueillent même en plein hiver les personnes qui veulent monter en raquettes ou en ski de fond (2h30 environ pour y accéder) pour y passer la nuit ! Une idée qui nous tente assez avec Papylou :)
L'Hospice et l'Auberge en plein hiver ( photo prise sur le web)
- enfin, parce que Papylou a toujours admiré les chiens du même nom que le col et leur histoire
L'histoire de la présence des chiens au col remonte, semble t-il, au XVII ème siècle. C'est en effet vers 1660-1670 que des familles vaudoises et valaisannes offrent les premiers chiens à l'hospice du Grand Saint Bernard. Ces chiens qui venaient à l'origine de Haute-Assyrie mais dont la race a beaucoup évoluée, furent alors baptisés Saint Bernard. Ils étaient utilisés au départ par les moines pour la garde, la défense et l'aide à la cuisine ( ils faisaient tourner la broche pour cuire la viande), puis ensuite pour secourir les gens qui se perdaient en hiver ou rechercher ceux qui étaient pris dans des avalanches. Les images de ces chiens avec leur tonnelet (rempli d'alcool) autour du cou les a rendus célèbres, même si on ne sait pas vraiment si ce tonnelet existait vraiment.
Parmi les plus célèbres d'entre eux il y eut Barry ( qui veut dire ours) qui vécut à l'hospice de 1800 à 1812 et sauva à lui seul plus de 40 personnes. Son histoire a fait le tour du monde et est entourée de légendes. Au chenil de l'Hospice, en sa mémoire, son nom est traditionnellement attribué au plus beau chiot de la meute.
Barry
En 2005, la Fondation Barry fut crée pour s'occuper de l'élevage des célèbres Saint Bernard du col du même nom, les chanoines n'étant plus que 4 à l'Hospice, ne pouvant plus assurer cette fonction. Depuis lors, la fondation est propriétaire du plus ancien élevage au monde du chien national suisse. Sa tâche consiste à perpétuer l’élevage plus que tricentenaire sur le lieu d’origine des Saint Bernard et à préserver le type particulier des chiens de l’Hospice. Chaque année, une vingtaine de chiots viennent enrichir l’arbre généalogique des "Barry" du chenil.
Les chiens de l'élevage sont visibles toute l'année à Martigny, mais l'été, une dizaine d'entre eux montent au chenil du col pour le plus grand plaisir des touristes qui peuvent venir les caresser et même les accompagner pour une randonnée en montagne !
Et bien sûr avec Papylou nous sommes allés les voir le matin, juste avant de redescendre vers la Suisse et vers Lyon !
Ils étaient encore à l'intérieur dans leur boxe et s'apprétaient à sortir pour une promenade avec des randonneurs.
Et nous n'avons pas pu résister à rapporter quelques chiots pour nos petits-enfants...
....mais moins encombrants que des vrais :)
Cette dernière étape au sommet, nous a emballée et nous a permis de terminer nos vacances en beauté !
Et c'est sûr, nous y retournerons mais un week-end où il fera très beau :) !
Le col au petit matin vu de la fenêtre du couloir de l'Auberge
Et maintenant en route vers la rentrée et bon courage déjà à tous les enseignants pour la reprise demain !